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Quand le chagrin l’emporte
La publication de cette semaine se porte sur le deuil comme maman endeuillée, donc un sujet plus sensible. Je conseille donc que vous soyez dans une humeur prête à lire ce genre de publication. Même si c’est un sujet délicat, je crois que c’est important que les gens comprennent comment nous ressentons comme endeuillés. Je vous recommande donc la lecture, même si ce n’est pas tout de suite. Ça peut aider à mieux comprendre les endeuillés en général, et donc, à mieux les supporter. Merci pour votre lecture.
Hier, j’ai dessiné mon cœur. Mon cœur est rempli de toutes sortes d’émotions. Mais en grande partie, cette panoplie d’émotions découlent de deux principales émotions; l’amour et le chagrin.
La partie gauche représente l’amour qui règne dans mon cœur. Comme vous pouvez voir dans le dessin, cet amour est solide, intact, doux, lisse et même lumineux. C’est l’amour que j’ai pour ma famille, mes enfants. Cet amour me permet de continuer et de survivre. Quand je m’ennuie de Zackaël, cette partie de mon cœur m’interpelle. L’amour y est, je pense donc à lui. Il y a plein d’instants durant une journée lorsque je m’ennuie de Zackaël. Je ne sais pas combien de fois je pense à lui durant la journée, mais c’est presque tout le temps.
Dessin d'un coeur brisé : "Quand le chagrin l'emporte"

Cependant, par certains moments, l’amour est plus fort que moi; je m’ennuie trop et je dois voir plus. Je dois faire plus que de parler ou écrire à propos de lui. Je dois voir plus que sa plaque dehors. Je dois voir plus que sa chambre qui est vide. Je dois voir plus que ses photos dans le salon. J’ai besoin de voir plus de que je suis habituée de voir. Quand on voit toujours les mêmes photos, on devient en quelque sorte « immunisé » à ces photos. Je suis tellement habituée de les voir que mon cœur s’est renforcé au fil du temps et je suis en mesure de gérer mes émotions en les regardant.
Mais souvent, j’ai une envie soudain de voir mon beau Zackaël, mon cœur est insatisfait et veut davantage. Je décide ainsi de regarder d’autres photos. C’est généralement en regardant une ou deux photos que cette envie apparaît, c’est-à-dire l’envie d’en voir d’autres. Je ne peux m’en empêcher… je l’aime trop, il est trop beau. Cette envie peut également se manifester sans même regarder des photos. Il me manque tellement que je dois ouvrir l’ordinateur ou le téléphone.
Au départ, mon cœur est solide et c’est l’amour qui domine. Je veux le voir, il me manque, je l’aime et regarder des photos me fait du bien. Tout cela, ça représente la partie gauche de mon cœur. Je continue à regarder ses photos. Peu à peu, je deviens submergée et accro à en regarder plus. Je veux entendre sa voix, voir ses mouvements, son sourire, je suis dans mon propre monde… un monde où Zackaël est encore parmi nous.
Je suis rendue assez habituée que je connais le risque associé à regarder plus de photos. Mais je suis incapable d’arrêter, mon cœur veut plus. Je continue ainsi à en ouvrir d’autres, parfois même une vidéo. Attention maman Brigitte, c’est risqué. Mon cœur en est-il capable?
Les deux parties de mon cœur entrent maintenant en conflit, c’est la bataille des émotions. Il faut peu de temps pour que la partie droite de mon cœur prenne soudainement le dessus. La tristesse apparaît de pleine force, elle est plus forte et surpasse l’amour. On se retrouve maintenant dans la partie droite de mon dessin.
Mon amour s’est converti en tristesse. Dans mon dessin, on peut même y voir une flèche (subtile) au milieu qui dénote cette conversion. J’irais même à dire que mon amour s’est fait écrasé par la tristesse. Encore une fois, ce foutu chagrin a fait son apparition et j’éclate en sanglots. C’est la victoire du chagrin, il a battu l’amour. Je me sens défait. Mon cœur a mal. Il y avait déjà un gros trou dans mon cœur et plein de morceaux cassés, mais là, mon cœur saigne. Je dois arrêter de regarder, je n’en peux plus.
Voici un extrait de mon journal (daté de avril 2020) où vous pouvez lire comment je me sens quand ça arrive :


Ça fait un an que j’endure ce conflit. Soit je m’ennuie de Zackaël et je veux donc le voir, ou soit je le « vois » et je pleure ma vie. C’est très paradoxale. Mon cœur n’est jamais intact, il y a toujours un trou et de chaque côté, les deux émotions s’entrechoquent. C’est cela le cœur d’un parent endeuillé… du moins mon cœur comme maman endeuillée. J’espère que ce cœur (mon cœur) se transformera. J’espère que le noir de la partie droite commencera à disparaître. J’espère que les fissures se réparent. J’espère qu’il pourra être uniforme et complètement lisse et reluisant. J’espère qu’il arrêtera bientôt de saigner autant.
C’est tout pour l’instant. Merci d’avoir lu cette publication.
Si vous avez vécu le deuil d’un être proche, avez-vous eu de la difficulté à regarder beaucoup de photos?
S.v.p. partager vos réflexions dans les commentaires au bas de la page.
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